Le chiffre n'est en aucun cas négligeable, et la grande majorité des ménages américains ressentira dans leur portefeuille l'impact des politiques tarifaires du magnat républicain.
Une étude de la Tax Foundation a révélé ce dimanche que les nouveaux tarifs mondiaux impulsés par Donald Trump entraîneront une augmentation moyenne de 2 121 par an dans les dépenses de chaque ménage américain. Bien que le gouvernement les présente comme des « taxes sur les importateurs », en pratique, ils affecteront directement le portefeuille des consommateurs.
La facture sera payée par le citoyen ordinaire
Le rapport avertit que ces droits de douane « réduiront les revenus après impôts de 2,1 % en moyenne », ce qui se traduit par la charge fiscale la plus élevée en plus de quarante ans. Ni les augmentations fiscales de Clinton ni celles d’Obama n’ont atteint ce niveau.
Trump a imposé un tarif de base de 10 à presque toutes les importations, avec des taux encore plus élevés pour les pays ayant un excédent commercial avec les États-Unis. Cela affectera des produits de consommation courante en provenance de Chine, d'Inde, de l'Union européenne, du Mexique ou du Canada.
Bien que la Maison Blanche soutienne que ces taxes protégeront l'industrie nationale, les économistes et analystes insistent sur le fait que ce seront les consommateurs qui paieront le prix, en particulier les familles à faibles revenus.
Coup direct aux ménages les plus pauvres
Selon le Budget Lab de l'Université de Yale, les ménages à faibles revenus seront les plus touchés, car ils consacrent une plus grande partie de leur budget à la consommation de base. Beaucoup ne pourront pas absorber l'impact de la hausse des prix et pourraient être contraints de réduire leur consommation de manière drastique.
La situation rappelle ce qui s'est passé en 2018, lorsque Trump a imposé des droits de douane sur les lave-linge. Selon des études ultérieures, les détaillants ont non seulement augmenté le prix des lave-linge, mais aussi celui des sèche-linge, bien que ces derniers n'aient pas été affectés par les tarifs.
Tarifs de 20 ou plus : impossible à cacher dans les prix
La Tax Foundation estime que le taux moyen de droits de douane passera de 2,5 en 2024 à 18,8 en 2025, le niveau le plus élevé depuis 1933. Cela entraînera une baisse estimée de 900 milliards de dollars dans les importations. En d'autres termes, les États-Unis importeront 28 moins qu'en 2024, ce qui signifie pénurie et prix plus élevés.
Parmi les produits les plus touchés figurent ceux provenant d'Europe, qui feront face à un tarif de 20 %, ainsi que des produits technologiques ou automobiles en provenance d'Asie et du Canada. Les commerçants auront peu d'options : transférer le surcoût au client ou perdre des marges bénéficiaires.
Réductions d'impôts en échange?
Trump a promis de compenser ces impôts avec une « grande et magnifique loi » de réductions fiscales. Cependant, des experts du Centre de Politique Fiscale avertissent que cette mesure profiterait principalement aux ménages dont les revenus dépassent 450 000 dollars par an, laissant de côté une grande partie de la classe moyenne et inférieure.
Impact prévu : chute du PIB et stagnation
Le rapport prévoit également une réduction du PIB de 0,5 uniquement en 2025, en raison de la baisse de la consommation, de la contraction des importations et du coup porté à l'investissement. Si l'on ajoute les effets des droits de douane imposés lors de son premier mandat, l'impact cumulé serait de 0,8.
De plus, la collecte prévue s'élève à 3,2 billions de dollars en une décennie, ce qui permet de comprendre pourquoi cette mesure est considérée comme la plus grande hausse d'impôts depuis le mandat de Ronald Reagan.
Tarifs de représailles et tensions diplomatiques
Comme prévu, la Chine, le Canada, l'Inde et l'Union européenne ont réagi avec des droits de douane réciproques. La Chine a déjà annoncé une taxe de 34 % sur tous les produits américains, ainsi que des blocages partiels sur des exportations clés telles que les minéraux rares.
Les experts craignent que cette guerre commerciale ne devienne un cercle vicieux de représailles, nuisant encore plus au commerce mondial, augmentant le coût des produits et freinant la reprise économique après l'inflation post-pandémique.
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